Végétarisme #3 : Tout n'est pas si simple !

D'un côté, il y a le déclic et le choix de diminuer ou d'arrêter de consommer de la viande et de l'autre côté il y a la pratique. Tout n'est pas toujours évident quand il faut confronter son régime alimentaire aux autres. Il existe des situations où cela peut être plus ou moins difficile à gérer. Dans le dernier article de cette série, je tenais à partager avec vous quelques unes de mes interrogations.

Les articles précédents

Expliquer son choix

J'ai pris la décision d'évoluer dans mon alimentation toute seule. Cette décision était simple parce que je vis seule et que cela n'affecte que moi. Je ne sais pas si cette transition aurait été aussi évidente si j'habitais en couple par exemple. Comment s'épanouir dans son évolution personnelle sans que cela impacte trop la vie de l'autre ? J'ai l'impression que ce type de décision a forcément une influence sur les personnes faisant partie de notre vie. Pas uniquement dans un couple mais aussi dans les relations amicales et familiales.

Au début, je n'en ai pas du tout parlé autour de moi. C'est un processus que je tenais à faire toute seule dans un premier temps. Depuis, j'ai décidé d'en parler à mes amis et je me suis heurtée à des réflexions de leur part : "Tu cherches juste à te compliquer la vie",  "Je me demande combien de temps va durer cette lubie", "Tu t'intéresses aux animaux mais tu continues à mettre du vernis", "Tu n'es pas végétarienne si tu manges de la viande dans cette situation là". Sans compter les réactions dubitatives, comme si j'annonçais que je partais m'exiler dans un monastère et que je renonçais aux plaisirs de la vie (ce qui serait aussi mon droit d'ailleurs).

Je ne veux pas avoir à justifier mon choix mais je suis aussi consciente que c'est un passage obligatoire. Cela ne concerne pas uniquement le végétarisme, mais aussi les personnes qui ne boivent pas d'alcool par exemple. Dès que l'on choisit d'agir de façon différente par rapport à la majorité, on peut se heurter à de l'incompréhension voire de la moquerie. Heureusement, je suis très soutenue par ma famille et par mes amis les plus proches.

Les repas à l'extérieur

Je ne suis pas végétarienne au sens strict du terme, je suis plutôt flexitarienne. J'ai une alimentation majoritairement végétarienne mais je n'exclus pas de manger de la viande dans certaines circonstances.

Je n'aime pas du tout mettre les gens mal à l'aise. Si par exemple, je suis invitée chez des amis qui ne savent pas que je ne mange pas de viande, je n'oserai pas forcément dire non à leur plat. La situation ne s'est pas encore présentée mais c'est quelque chose qui m'angoisse un peu.

En avion, le repas végétarien peut parfois être payant, c'est rageant mais c'est un fait. Dans un cas comme celui là, je n'exclus pas de manger le plat proposé par défaut. Je pense que cela dépendra de la somme à ajouter, de ma situation financière à ce moment là etc...

Chez mes parents, comme je vous l'ai dit notre consommation est un peu différente. Ma mère achète sa viande chez des petits producteurs locaux et son poisson chez des pêcheurs (pêche artisanale). De plus, les aliments (et à fortiori les protéines végétales) peuvent être jusqu'à 40% plus chers là-bas. Lors de mon prochain voyage, j'envisage de consommer de la viande et du poisson en quantité limitée.

Je n'ai pas encore réfléchi à la question des voyages. Je pense surtout aux voyages entre amis qui peuvent être source de conflits quand il faut faire les courses à plusieurs. Je suppose que j'essaierai dans la mesure du possible de limiter ma consommation de viande tout en m'adaptant à la situation. La question peut également se poser lors des voyages dans des pays où les plats végétariens sont plus compliqués à trouver.

Je crois que tous les cas évoqués ci-dessus posent la question de la liberté. Dans quelle mesure notre liberté d'avoir un régime particulier peut empiéter sur celle des personnes qui partagent notre vie. Je ne peux pas imposer à mes amis mon choix alimentaire. De la même manière, ils ne peuvent pas m'imposer leur choix alimentaire. Cela sous entend donc une réelle tolérance mais aussi une certaine adaptabilité.


L'écologie et la cause animale m'intéressent énormément et bien évidemment, j'aimerais que chacun se sente concerné. Mais il y a tant de choses à faire... A mon niveau, je n'achète ni fourrure, ni ivoire, ni aucun produit issu directement de l'exploitation animale. J'essaie d'acheter des produits cosmétiques non testés sur les animaux (mais j'ai des tonnes de vernis qui ne sont pas cruelty-free dans ma salle de bain), j'essaie de faire attention à la composition de mes habits (mais j'ai des chaussures et des sacs qui contiennent du cuir), j'essaie d'utiliser des produits naturels (mais j'ai encore des produits chimiques à terminer). Je suis loin d'être parfaite mais j'essaie de m'améliorer au fur et à mesure.

Comme je l'ai dit dans les articles précédents, il faut simplement faire de son mieux.

J'espère que cette série d'articles sur le végétarisme vous a plu. 

A très vite, 
Em.

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