Le syndrome de la vitre étoilée - L'essence de la féminité

Après dix ans de vie commune, Stéphanie et son compagnon ont envie d'avoir un enfant. Un désir qui ne peut être comblé si facilement puisqu'ils connaissent des difficultés. Entre les rendez-vous chez le gynécologue, la culpabilité et les disputes : l'histoire d'un couple, l'histoire d'une femme.

* Partenariat
Livre reçu gratuitement en échange d'un avis honnête
Merci à Decitre et aux Éditions Plon
  
Nous découvrons donc Stéphanie qui éprouve des difficultés à tomber enceinte. Le roman décrit avec réalisme les sentiments de la jeune femme, ses questionnements et ses doutes. Toutes ces situations du quotidien qui prennent une toute autre dimension quand le désir d'enfant est omniprésent. Par exemple, les amies qui tombent enceinte les unes après les autres, les gens qui demandent l'air de rien quand votre tour viendra, les remarques incessantes qui finissent même par être un peu insensibles.

Stéphanie pense tout le temps à cet enfant qu'elle désire plus que tout et même si tout le monde lui dit de ne pas y penser, elle ne peut pas s'en empêcher. Le monde entier a son avis sur la question, des idées pour faciliter les choses, des explications sur le pourquoi de son infertilité.

Je ne sais pas si c'est l'âge de l'héroïne qui est si proche du mien, mais je me suis pleinement identifier à elle. Non pas parce que je veux avoir un enfant, mais parce que toute femme ressent tôt ou tard cette pression. Comme si les femmes ne pouvaient exister qu'à travers la maternité

"Deux camps. Le camp de celles dont le ventre a produit quelque chose d'utile. Le camp de celles dont il n'est bon qu'à digérer des mojitos et des cupcakes roses ou bleus ornés de tétines en sucre."

Stéphanie décrit aussi le sentiment culpabilité récurrent. Penser que cela vient forcément de soi, d'une action même infime réalisée des années auparavant, avoir recours à la pensée magique quand la rationalité et la médecine font défaut.

"Pourquoi n'ai-je pas bien répondu ? Qu'est ce que je n'ai pas fait correctement ? Qu'est ce que je n'ai pas fabriqué comme il faut dans mon laboratoire intérieur"

J'ai naïvement pensé que le roman se focalisait surtout sur l'infertilité de l'héroïne mais il se trouve que la thématique est bien plus large que cela. C'est l'histoire de la quête d'une femme au sujet de l'essence même de sa féminité. Une femme n'existe-t-elle que pour être mère ? Et quand elle ne peut pas l'être, devient-elle inutile ? Comment peut-elle alors trouver sa place ?

Vous l'aurez compris, ce roman fait réfléchir. En tant que femme, nous avons déjà eu ou nous aurons un jour ou l'autre ces interrogations. J'ai envie de dire qu'il s'adresse tout particulièrement aux femmes mais il peut aussi s'adresser aux hommes qui souhaitent avoir ne serait-ce qu'une petite idée de ce qu'il peut se passer dans la tête d'une femme, même les pensées malsaines, mêmes les idées saugrenues.

Au delà du désir de maternité, Stéphanie cherche aussi à s'accomplir en tant qu'individu, à comprendre ce qui fait d'elle la personne qu'elle est et qu'elle a envie de devenir.

"Les tampons qu'il aurait fallu acheter brillent par leur absence : et si ne pas renouveler le stock contraignait le sang à cesser de s'écouler"

Un joli roman à découvrir qui démarre sur le sujet de l'infertilité pour se terminer sur la quête intérieure et l'évolution personnelle. 


Le syndrome de la vitre étoilée - Sophie Adriansen
Fleuve, 352 pages
Pocket, 369 pages

Commentaires

  1. Il ne me tentait pas au début mais les avis sont bons voire très bons et cela me pousse à vouloir le lire !

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    1. C'est vrai qu'il a pas mal de bons avis. Tente-le ! Il est vraiment sympa !

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