Là où les lumières se perdent - Echapper au poids familial

Jacob McNeely a dix-huit ans et dans sa petite ville de Caroline du Nord, son nom est un nom qui fait peur car son père, Charly McNeely est un baron de la drogue. Jacob est amoureux de Maggie Jenkins, son amie d'enfance mais pour la préserver de ce monde de violence et de drogue dans lequel il vit, il préfère rester éloigné d'elle.

!! Contenu pouvant choquer les plus jeunes

*Partenariat
Livre reçu gratuitement en échange d'un avis honnête
Merci à Decitre, NetGalley et aux Éditions  Sonatine

Avec ce roman vous ferez donc la connaissance de Jacob, un jeune homme de 18 ans qui, conne tous les adolescents, a des rêves. Malheureusement pour lui, son quotidien est synonyme de drogue (sa mère est accro à la méthamphétamine) et de violence (son père mène de main de maitre le trafic de drogue de la ville). 

L'intrigue démarre au moment où Jacob assiste à la cérémonie de fin d'étude des ses "amis" lycéens alors qu'il a lui même quitté l'école depuis un certain temps. A partir de là, l'histoire prend du temps à s'installer, le temps de pour nous de découvrir l'univers dans lequel il évolue. Il décrit avec un détachement surprenant pour son âge, l'enfer de son quotidien, la dépendance de sa mère et la froideur de son père. Le lecteur n'est pas épargné, l'histoire de Jacob est dure.

Cette histoire tourne principalement autour de deux thématiques : 
- le poids familial que doit supporter Jacob. On sent bien qu'il n'est pas à sa place parmi les drogués et les dealers mais il n'arrive pas à s'en détacher. Il est prisonnier de cette sphère familiale complètement malsaine.
- l'espoir, représenté entre autres par Maggie, son amie d'enfance qui pourrait éventuellement le sortir de cette vie pour s'en bâtir une bien meilleure, ailleurs. 

"C'est marrant comme il suffit qu'une personne prenne le temps de vous montrer qu'elle tient à vous pour que, pendant un moment, toutes vos emmerdes ne paraissent plus si graves"
 
Entre les deux options, le lecteur espère forcément que Jacob choisira l'espoir mais en étant un peu réaliste on sait aussi que cela ne peut se faire sans perte, sans douleur et surtout sans un affrontement entre le père et le fils.

Justement, la relation entre Jacob et son père est également un point important du roman. Charly McNeely est dur, il n'a jamais montré une once d'affection envers son fils (ou à de très rares occasions), c'est un misogyne sans foi ni loi qui voudrait voir en Jacob la digne relève. Évidemment, Jacob ne veut pas de cette vie, mais il cherche aussi l'approbation de son père qu'il aime et qu'il craint en même temps. 

"Je sais qu'une chose qui peut saigner pendant une semaine tous les mois et survivre est l’œuvre du diable."

Le style de l'auteur est concis et efficace. Les phrases sont simples et courtes et les descriptions nous transportent littéralement dans l'environnement de Jacob. Ne vous attendez pas à une histoire Hollywoodienne vous n'aurez rien de tout cela. Certaines scènes sont très violentes et d'autres incroyablement tristes; quant à la fin, elle ne m'a pas vraiment surprise, mais elle m'a indéniablement touchée. 

"Les sourires l'emportaient sur les larmes. Le rire l'emportait sur la douleur." 

Si vous avez le cœur bien accroché, n'hésitez pas à découvrir ce drame, dur, violent, sombre, sans équivoque mais extrêmement prenant.


Là où les lumières se perdent - David Joy
Sonatine, 300 pages
10-18, 288 pages

Commentaires